Le point de vue qui suit est lié à plusieurs années d’observation des attentes et des approches individuelles concernant les phénomènes inexpliqués, ainsi qu'à mon expérience personnelle.
Nous ne sommes visiblement pas égaux face aux interprétations, cela peut sembler tomber sous le sens, pourtant, au quotidien, nous l’oublions trop souvent : nous sommes tous mus par nos propres croyances sur le monde et la réalité, et cela va façonner d’autant plus fortement nos prises de position et avis. Ces croyances peuvent imprégner dans n’importe quel type de pensée ou d’idée, mais encore plus sur des sujets qui à priori n’ont pas de réponse évidente comme les PAN (Phénomènes Aérospatiaux Non Expliqués).
Par exemple, si vous présentez à une assemblée collégiale d’experts (tout à fait sérieux) les mêmes informations d’enquête et que vous leur demandiez de voter sur la classification selon eux appropriée (« A/B/C/D »). Et si tant est que le phénomène soit peu évident à reconnaître vous obtiendrez généralement des réponses très variées. La répartition de leurs avis se rapprochera d’une loi normale asymétrique(parfois centrée à droite, à gauche ou au milieu, selon les cas) :
Cette diversité des réponses est toujours surprenante à observer. Heureusement, cette approche permet généralement de dégager un consensus et peut être utilisée pour fixer une classification en laquelle il est possible d’avoir relativement confiance. En effet, lorsqu’il n’y a pas d’expert défini pour répondre à une phénoménologie, cette méthode permet d’encadrer la réalité en croisant les points de vue et ainsi de trouver une issue. C’est le principe de « la sagesse des foules », c’est aussi le principe retenu par la justice qui s’appuie sur une assemblée de jurés pour rendre un jugement aussi équilibré que possible : dans ce cas, la diversité des opinions et des points de vue des personnes interrogées compte beaucoup .
Malheureusement, « qui se ressemble s’assemble » et « dans la nature » (sur Internet…), les ufologues (croyants d'une part, sceptiques d'autre part) ont tendance à se regrouper par communautés, ce qui ne favorise pas l’objectivité des jugements rendus.
Pour entrer dans le vif du sujet, je résumerai ainsi les deux approches opposées vis-à-vis des phénomènes OVNI, qui a mon sens sont toujours cependant fondées sur des valeurs et en particulier des croyances. Avec les ufologues sceptiques/rationalistes d’une part et les ufologues croyants d’autre part. Sachant qu’il ne s’agit pas de groupes homogènes, il en va comme en politique : il y a des extrémistes de part et d’autre et au milieu, une majorité de personnes modérées.
Les tendances que je relève ci-après sont volontairement prises aux extrêmes : elles ont pour objectif de relever et mettre en évidence les points abordés après.
Sceptic versus believer.png
« Le sceptique scientifique cherche à maintenir un «délicat équilibre» entre cette tendance «qui nous pousse à scruter de manière inlassablement sceptique toutes les hypothèses qui nous sont soumises», d’une part, et «celle qui nous invite à garder une ouverture aux idées nouvelles», de l’autre. Si vous n’êtes que sceptique, disait Sagan, «aucune idée nouvelle ne parvient jusqu’à vous ; vous n’apprenez jamais quoi que ce soit de nouveau ; vous devenez une détestable personne convaincue que la sottise règne sur le monde – et, bien entendu, bien des faits sont là pour vous donner raison. D’un autre côté, si vous êtes ouvert jusqu’à la crédulité et n’avez pas une once de scepticisme en vous, alors vous n’êtes même plus capable de distinguer entre les idées utiles et celles qui n’ont aucun intérêt. Si toutes les idées ont la même validité, vous êtes perdu : car alors aucune idée n’a plus de valeur. » (Carl Sagan) Sommaire
Chaque expert en fonction de sa spécialité aura tendance à voir et à reconnaître les phénomènes qu’il connait dans les faits. Pour un psychologue, spécialiste des hallucinations, les PAN D seront d’abord des hallucinations, pour un astronome les phénomènes seront d’abord provoqués par la lune ou des étoiles, pour un physicien spécialiste des plasmas d’abord par des mécanismes d'ionisation, etc.
Le biais de confirmation « consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses (sans considération prioritaire pour la véracité de ces informations) et/ou à accorder moins de poids aux hypothèses jouant en défaveur de ses conceptions. En conséquence, les personnes sujettes à ce biais rassemblent des éléments ou se rappellent les informations mémorisées, de manière sélective, et les interprètent d'une manière biaisée ». On dit aussi que les personnes « tirent la réalité » à elles.
Le biais de confirmation est diversement mis en œuvre par les différentes communautés qu’elles soient croyantes ou sceptiques. D’où l’importance de confronter celles-ci entre elles et plus généralement les experts entre eux afin que l’approche mise en œuvre soit réellement holistique et aussi neutre que possible. A l’image de la recherche d’une preuve juridique, sur une enquête il n’est pas possible de ne fonctionner qu’à charge ou qu’à décharge : il est important que l’approche soit équilibrée, à charge ET à décharge.
Le biais de confirmation s’exprime de différentes manières. En particulier en ne tenant pas compte d'un point important sur lequel j’aimerais attirer votre attention : la « marge d’erreur ».
Il arrive ainsi que le sceptique remarque : « Il y avait une étoile à côté de l’emplacement indiqué par le témoin ! » et de là en tire sa conclusion : « C’est donc une étoile ! ».
Soit. Mais à quelle distance (en degrés) par rapport à la position du phénomène décrit par le témoin était votre étoile ? In fine, quelle était la marge d’erreur considérée dans ce cas et acceptable en général ?
Se poser ce genre de question m'apparait fondamental : si on l'omet, on ne se donne plus de limites. Dans l'exemple présent, n’importe qu’elle étoile du ciel fera l’affaire. La posture sceptique non limitée et non contrôlée peut-être tout aussi délétère que la posture croyante.
Pourtant, généralement pour le sceptique, la marge d’erreur est ignorée et est implicitement implicitement considérée comme suffisante pour que le phénomène décrit par le témoin matche avec l'« hypothèse » : « c'est généralement dans la même direction, donc au nom du principe de simplicité cela ne peut rien être d'autre ». CQFD.
Mais pourtant, peut-on tout admettre ? Peut-on admettre, par exemple, 30° de marge d’erreur moyenne de la part des témoins, même si ceux ci ont utilisé un repère fixe dans l’environnement ? Difficile de répondre objectivement à ce genre de question. Pourtant c’est essentiel.
D'autres franchissent allègrement le pas. Or, admettre qu’une erreur de 30° puisse être communément faite, même avec un repère, c’est admettre que tout point brillant ponctuel dans le ciel puisse être finalement rapproché d’une étoile. C'est facile et c’est à la portée du premier venu : n’importe qui peut prendre un logiciel pour trouver une étoile dans assez brillante dans un cercle d’un rayon de 30 degrés correspondant peu ou prou à une direction d’observation quelle qu'elle soit.
Autre exemple : le sceptique pourra affirmer : « Il y avait un avion dans le champ de vision ! » et de là en tirera sa conclusion : « c’est un avion ! ».
Soit. Mais là encore avec quelle marge d’erreur ?
Cette marge d’erreur devrait être vérifiée pour chacun des éléments décrivant, d’une part le phénomène observé par le témoin, d’autre part le phénomène explicatif proposé, l’hypothèse. Principalement : taille, forme, couleur, élévation, azimut, trajectoire et vitesse. Par exemple, avec quelle différence de taille angulaire ? Le sceptique acceptera qu’il puisse réduire la taille angulaire du phénomène, 10 fois 20 fois, 30 fois, voire plus et jusqu’à ce que cette réduction soit compatible avec l’avion… Là aussi, quelles limites doit-on se donner ? Cela a t-il été écrit ou étudié quelque part ? En effet, si l’on ne se donne pas de limites dans la réduction de l’information on peut tout faire. Le problème avec les avions (un peu comme les étoiles) c’est qu’il y en a partout et tout le temps. Dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres autour de n'importe quelle personne, chaque jour vous en trouverez. En extrapolant, il sera toujours possible de trouver un avion qui passe dans le champ de l’observation :
Densite aero france full.png
La densité de survol des avions en France: ce graphique présente un tracé des trajectoires d’avion réalisées à partir des données de transpondeurs (données RadarVirtuel, compilées par moi-même). Au centre, en rouge Paris. Quel niveau de discrimination choisir quand à la présence des avions ?
Ces deux exemples illustrent parfaitement la « réduction d’information » qui s’appuie sur l’absence de mesures précises de l’écart entre l’information produite par le témoin et le phénomène proposé. En d’autres termes en l’absence de marge d’erreur que l’on peut se permettre d’admettre on avancera pas. C’est un sujet essentiellement empirique ou tout le monde pourra faire ce qu’il voudra tant qu’il n’y aura pas de consensus clair sur « ce qui peut être normal et ce qui ne l’est pas ».
Je dirais que c’est fondamental. Et pourtant ne pas le faire, cela arrange tout le monde par rapport à ses hypothèses : les croyants comme les sceptiques.
Cette approche est privilégiée tant par les croyants que par les sceptiques : cette tendance à penser que l’observation du témoin correspond préférentiellement à un phénomène « connu » ou respectivement à un phénomène « inconnu ».
Un sceptique cherchera à faire coller un phénomène avec une l’hypothèse explicative qui dérive généralement d’un domaine qu’il maîtrise bien : son champ d’expertise personnelle. Admettons que le sceptique soit ornithologue, sa préférence ira à des explications à base d’oiseaux, qu’il soit intéressé par des phénomènes astronomiques et ses explications se baseront sur les astres. Etc.
Cette approche « top-down », implique une « pré-conception ». Une approche qui, hélas, oriente la recherche bien sûr. En psychologie, nous appelons cela un « biais de confirmation » . Une fois choisie, le sceptique du mal à admettre que son hypothèse « ne fonctionne pas », ne soit pas nécessairement la réalité décrite, puisque pour lui (il a du « nez » ou de « l’expérience ») c’est « forcément le phénomène dont il a l’idée et/ou l'habitude ». « Cela ne peut-être que cela dans cette direction ! ». Ceci s’accompagnant d’une posture sous-jacente : maintenir sa crédibilité à l’égard des autres et justifier que son choix est le bon. Concernant les éléments qui ne cadrent pas avec son hypothèse ou qui ne correspondent pas aux aspects décrits par le témoin (même très lointains), plutôt que de les expliquer il va les écarter, les omettre ou tenter de trouver un moyen quelconque pour les contourner : finalement, « une erreur de 30 degrés du phénomène par rapport à l’étoile ? Ce n’est pas gênant ! ». Et le reste ? S’il faut bien l’expliquer, sans connaissances cela pourra être bien une hallucination. S’il peut, il n’en parlera pas. Et, il se concentrera sur les aspects descriptifs du phénomène qui coïncident : « Cela colle parfaitement avec la direction angulaire, s’il avait vu le phénomène là où il le dit, il aurait nécessairement décrit l’avion (la lune, l’étoile, etc.) ». Et dans ce cas, l’omission d’une information dans l’environnement par le témoin devient une preuve pour le sceptique (sic !).
Dans le cas d’expériences ressenties et vécues comme étant « extraordinaires » par les témoins, ayant eu sur eux un fort impact émotionnel, les sceptiques s’attendent généralement à ce que le témoin décrive et ait pris note d’éléments intégrés à l’environnement : en particulier la présence de lune, d’étoiles, d’avions, etc.
Hélas, il y a un principe élémentaire de psychologie qui est totalement ignoré dans ce cas par les « sceptiques » ou tout du moins ceux qui pratiquent une telle « réduction d’information » :
A ce sujet, vous aurez probablement entendu parler des deux expériences suivantes:
Test 1. Psychologie de la perception : suivez la pièce et trouvez où elle termine sa course. Test pratiqué par la sécurité routière. Environ 10 personnes sur 150 réussissent ce test.
Test 2. Psychologie de la perception : comptez le nombre de passes. Test pratiqué en psychologie cognitive.
Vous ferez peut-être partie des 8 à 9% de personnes qui ont vu le poivron ou, des 50% à avoir vu le gorille, bien plus gros. Ce phénomène bien documenté s’appelle « inattentional blindness » ou « cécité d’inattention ».
Serait-il donc « anormal», dans un contexte ou un témoin est obnubilé par un phénomène qui le fascine, ne prête pas attention ou ne pense pas décrire une étoile ou la lune qui serait à quelques degrés de là ou bien un phénomène d’une taille angulaire 30 fois plus petite qui serait à proximité voire derrière le phénomène ? En particulier lorsque la charge cognitive est très forte ? (cf. « mental workload ») Cela pose réellement question.
Pour vous donner une idée, un autre effet proche connu en psychologie criminelle s’appelle l’effet de focalisation sur l’arme (« weapon focus »): Un témoin aurait tendance à diriger son attention sur l’arme que brandit un malfaiteur, détériorant ainsi sa mémoire des autres aspects de la scène du crime, dont celle du visage du délinquant. Cet effet de focalisation sur l’arme, remarqué par les enquêteurs, a été confirmé par plusieurs travaux expérimentaux et son explication apparait connectée à la cécité d’inattention couplée à la charge émotionnelle et mentale.
Une question qui n’effleure guère les sceptiques : il n’y a peu voire pas de trace de ce sujet de discussion dans les forums. Et pourtant, au vu des éléments précédents, qu’un avion, qu’une étoile, la lune, (etc.) puisse être à proximité d’un phénomène décrit par un témoin n’a rien de statistiquement insensé ; et que le témoin ne décrive pas ce dernier, car il est absorbé par son observation peut-être compréhensible. Pourtant, cela est pris comme un argument « à charge » : le témoin n’a pas vu (le soleil, la lune, l’étoile, l’avion, etc.) donc ce n’est pas normal. De là le sceptique a l’embarras du choix :
Le témoin est défaillant, il n'est pas capable de décrire des éléments évidents de la scène, ou pire, le témoin a confondu, en réalité c’est (le soleil, la lune, l’étoile, l’avion, etc.) qu’il regardait.
CQFD (!)
En attendant, pour le sceptique, il faut « torturer » et « réduire » la description du témoin jusqu’à ce que celle-ci corresponde à l’idée qu’il s’en fait. Il est là pour « vendre » le phénomène qu’il a sélectionné et inconsciemment ne pas y arriver est pour lui un échec : il « DOIT » fournir une explication avec les éléments dont il dispose aujourd’hui, même si ces éléments sont partiels. Il en va aussi d’une forme d’attitude de reconnaissance, éventuellement exacerbée au sein d’une communauté : montrer aux autres que l’on est « bon » parce que l’on « trouve » une explication. Dans le cas contraire, ne pas trouver la solution à un phénomène c’est au mieux « ne rien apporter à la communauté » au pire être « mauvais » ou faire preuve d’incompétence (surtout si cela cible des personnes extérieures !). Cette approche consistant à partir du phénomène, si elle est systématique et non confrontée à d’autres hypothèses peut-être très biaisante et met en place un mécanisme assez pervers basé sur non plus les faits, mais « l’idée que l’on s’en fait ». Ne parlons pas des émotions qui pourraient se rattacher à cela « Qu’est-ce que les autres pourraient en dire ? ». Cela ne devrait être ô grand jamais être cela car cela implique que l’on doit expliquer à tout prix un phénomène, même si tout ne fonctionne pas, ce qui m’apparait complètement stupide. « L’esprit critique » devient alors un « esprit qui critique pour critiquer ». Par attitude et par jeu, cela peut pousser au dénigrement, à l’esprit de « clan » dans sa communauté. Aspects révélateurs de l’attitude non neutre : les « piques » et les critiques légèrement moqueuses ou insolentes à l’égard des « déviants » sont de bon ton.
Pourtant, quand l’enquête est bien menée, il devrait être aussi remarquable d’arriver à montrer que l’on ne trouve pas d’explication que l’on en trouve une. Un « PAN D » pourrait être l’effet d’une hallucination ou un drone, mais sans arguments clairs, vouloir plaquer une réponse est contre-productif : cela ne permet pas de donner à la science une chance d’expliquer objectivement le phénomène, de comprendre les mécanismes à l’œuvre. Ex : comment une hallucination a pu se mettre en place ? Classer « D », ce n’est pas comme beaucoup le pensent accréditer les hypothèses les plus folles voire l’hypothèse extra-terrestre. Classer « D », c’est mettre un focus symbolique (bien que l’on ne devrait pas dans l’absolu s’arrêter à cette classification A/B/C/D, mais j’y reviendrai), sur un phénomène sur lequel il faut prendre le temps de s’arrêter pour l’observer en perspective : il pourra tout fait être expliqué ultérieurement, avec les progrès de la science ou des outils techniques. Le simple fait de mettre un focus dessus est intéressant pour les scientifiques. A quoi bon vouloir faire gonfler une catégorie de cas-poubelle « C » ? Les phénomènes en catégorie « C » sont à priori écartés des enjeux de la science et de compréhension. Ils ne devraient pas car, de nombreux cas « C » s’avèrent très intriguant. En particulier sur le plan de la psychologie de la perception ou nous avons beaucoup à apprendre. Heureusement, nous avons d’autres outils qui nous permettent de les rattraper, j’en parle dans un autre article sur la classification ici. En attendant, ce que font à la fois les sceptiques et les croyants, c’est de mettre les marges d’erreurs « sous le tapis ». Pour eux, à quoi bon vouloir les calculer ou mettre le doigt dessus, « il est évident que le phénomène c’est « ça » ! (un vrai OVNI ou un vrai phénomène connu) » : pauvre science, cela ne va pas l’aider à avancer.
Pourtant, admettre de ne pas savoir, identifier les limites de ses hypothèses tout en soulignant les points d’écarts remarquables semblerait être la bonne démarche. Plutôt que de vouloir donner tant d’importance à son image, à son ego, aux qu’en dira-t-on. L’humilité est essentielle dans cette approche. Vous savez ce que disait cet homme qui s’appelait Pascal ? Cela devrait être aussi simple que cela. Hélas, ce n’est pas simple pour le cerveau humain qui est une « machine à classer ». Le « je ne sais pas » est un échec. Et que personne ne parle des limites ou des marges d’erreurs, cela arrange tout le monde : tant les sceptiques que les croyants. Pourtant c’est là que se situent les points d’achoppement. C’est que le « diable est dans les détails ». Pour le croyant, cela est plus simple. Se déclarer de facto « sceptique » me semble être une attitude non neutre sur le plan même de l’approche qui devrait être guidée par les données : approche d’abord neutre bottom-up, puis ensuite, confrontation avec les hypothèses top-down avec mesure des marges d’erreur pour chaque hypothèse.