Ce sont des particules chargées très rapides en provenance du milieu interstellaire. Ces particules sont surtout des protons (85%), des noyaux d'Hélium (14%), des électrons (1%) et d'autres noyaux atomiques. Leur énergie est typiquement de 1 GeV (l'énergie qu'aurait un électron accéléré par une tension électrique de un milliard de Volts), mais elle monte parfois jusqu'a 10 puissance 11 GeV.
Ces particules pourraient avoir été accélérées lors d'explosions de Supernovae. Le Soleil émet aussi des particules de haute énergie, mais généralement très inférieure au GeV.
"Les étoiles, non les gaz à effet de serre, réchauffent la terre."
C'est ce que dit un éminent professeur de science de l'Université d'Ottawa, Jan Veizer.
Il sait que défier la théorie acceptée du changement climatique pourrait conduire à une méchante bataille.
C'est un sujet chargé politiquement et économiquement. Cependant, il s'exprime sur la publication de ses recherches. "Regardez, peut être que je me trompe" dit il, "mais je dis que nous devons au moins regarder ça et en discuter".
Chacune de ces choses (les parties de sa théorie) posent problème. Mais c'est aussi le cas pour tous les autres modèles sur le comportement de la terre.
Veizer dit que les rayons à haute énergie des régions éloignées de l'espace s'écrasent sur notre atmosphère de façon à faire passer notre planète par des cycles chauds et froids.
Les rayons cosmiques nous frappent en permanence - c'est un fait bien connu. Ce qui est nouveau est que les chercheurs se demandent ce que les rayons cosmiques font à notre monde et à son climat.
L'année dernière, le journal scientifique britannique Proceedings of the Royal Society (Débats de la Société Royale) a publié une théorie comme quoi les rayons cosmiques forment des nuages et affectent notre climat "sans équivoque".
Florida Tech et l'Université de Floride se sont associés pour enquêter pour savoir si les rayons cosmiques sont le déclencheur des éclairs dans les nuages d'orage chargés.
En 2003, des scientifiques de la NASA et de l'Université du Kansas ont suggéré que les rayons cosmiques "influencent la formation des nuages, peuvent affecter le climat et endommager directement les organismes vivants par l'augmentation des doses de radiation", un effet qu'ils prétendent retracer sur des millions d'années par l'histoire des fossiles.
Veizer a publié sa théorie dans Geoscience Canada, le journal de l'Association Géologique du Canada. L'article est intitulé: "le conducteur céleste du climat: un point de vue sur 4 milliards d'années du cycle du carbone".
Dans son article, il conclut: "les observations empiriques sur toutes les échelles de temps montrent un phénomène céleste comme principal conducteur du climat, les gaz à effet de serre n'agissant que comme amplificateur potentiel".
L'idée est que les rayons cosmiques frappent les molécules de gaz de l'atmosphère et forment les noyaux de ce qui deviendra des gouttelettes de vapeur d'eau. Elles forment ensuite des nuages, réfléchissant une certaine partie de l'énergie solaire dans l'espace et refroidissant la terre.
Cependant, le nombre de rayons cosmiques varie.
Quand il y a plus de rayons cosmiques la terre est plus froide. Quand il y en a moins elle est plus chaude.
"La question est donc, où avons nous beaucoup de rayons cosmiques?"
La plupart des rayons viennent des étoiles plus jeunes, qui sont groupées dans certaines régions de la galaxie où notre système solaire a passé son histoire de 4.5 milliards d'années.
Notre propre soleil dévie certains de ces rayons, mais l'activité solaire augmente et diminue. Tous ces facteurs peuvent changer le nombre de rayons cosmiques qui nous atteint.
Le champ magnétique de la terre bloque aussi certains rayons. Les scientifiques peuvent reconstruire les enregistrements de ce champ pour les derniers 200000 ans, et il prétend qu'il y a une correspondance extrêmement proche entre les périodes froides de notre climat et les périodes où le champ magnétique autorisait plus de rayons à nous atteindre.
Même durant les périodes récentes, soutient il, d'autres facteurs cosmiques peuvent affecter notre climat aussi vraisemblablement que le dioxyde de carbone, ou plus. Le réchauffement de la terre ces 100 dernières années - environ 0.6°C - correspond à une période où l'intensité du soleil a augmenté, dit il.
Questionner les fondamentaux du changement de climat - la théorie comme quoi les gaz apporté par l'homme augmentent et réchauffent notre climat - est un moyen rapide de débuter une bataille féroce et personnelle dans le monde scientifique.
Mais les qualifications de Veizer rendent difficile la contestation de ses découvertes.
Le professeur, récemment retraité, est toujours titulaire d'une chaire de recherche et supervise des étudiants et des confrères post doctorat. Natif de Bratislava, Veizer a émigré parce que les troupes russes sont entrées en Tchécoslovaquie en 1968. Il a depuis lors amassé des récompenses dans le domaine de la géochimie - apprendre le passé de la terre par les produits chimiques préservés dans les roches et les sédiments.
La Société Royale du Canada l'a appellé "l'un des géoscientifiques les plus créatif, innovant et productif de notre époque", et a ajouté: "il a créé des concepts entièrement nouveaux qui se sont avérés cruciaux dans notre compréhension de l'histoire géochimique de la terre".
Il a gagné en 1992 le prix Gottfried Wilhelm Leibniz de 2.2 millions de dollars canadiens, la récompense la plus élevée du gouvernement allemand pour la recherche dans n'importe quel domaine. Le prix a servi à financer ses recherches.
Les membres du jury ont dit "qu'il a devant ses yeux l'image globale de la terre durant ses 4.5 milliards d'années d'évolution", et qu'il est "l'un des géologues les plus créatif de son époque".
Cependant, pendant des années, il a gardé ses doutes sur le climat. "J'étais effrayé", dit il.
Source: The Edmonton Journal