Témoignages depuis 10h30 du matin ont observé les évolution d'un triangle équipé de feux lumineux dans un rayon de 15 km autour du lac de la Gileppe.
Le gendarme J. de la brigade d'Eynatten contrôle les passeports au poste frontière de l'autoroute E40, à Lichtenbusch, à 10 km au nord-est d'Eupen. A un moment donné, entre 17h00 et 17h30, le gendarme J. aperçoit à travers les vitres de l'aubette "un objet qui vole à très basse altitude, avec deux ou trois phares excessivement lumineux". Cet objet volant vient de l'Allemagne et passe à environ 500 m du gendarme. La puissance exceptionnelle des phares attire son attention. Il pense à un hélicoptère, comme ceux qui circulent entre les hôpitaux d'Eupen et d'Aix-la-Chapelle, mais il se demande directement pourquoi cet appareil vole si bas, "avec des phares aussi puissants et à une vitesse anormalement lente". Elle n'est que de 60 ou 70 km/h. L'engin s'est éloigné, en volant parallèlement à l'autoroute E40, du côté est de celui-ci.
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Inforespace, n° 95, octobre 1997, 16-70. Internet, 2001.
Etude approfondie et discussion de certaines observations du 29 novembre 1989
A. Meessen, Professeur à l’UCL
La première interview de Hubert von Montigny
Elle a été réalisée en décembre 1989 par A. Meessen. Voici le jeu des questions (Q) et réponses (R) que ceux qui ont assisté à la réunion du 22 février 1997 ont pu suivre, en écoutant l'enregistrement en langue allemande et en regardant la traduction française. Puisque l'interview complète a duré plusieurs heures, je n'en reproduis que la seconde partie, en commençant par quelques brefs extraits de la première partie. Est-ce que l'objet a rebroussé chemin et que s'est-il passé quand il se déplaçait vers Eupen?
R: ... Nous avons vu en tout cas que l’objet tournait et revenait en arrière.
Q: Et de la rue haute, pouviez-vous le voir constamment?
R: Nous pouvions le suivre tout le temps... Nous sommes rentrés à la caserne. Willems Robert a dit: « ça ne va pas comme ça... sinon, c'est moi qui téléphone »...
Q: Alors, tout le monde l’a vu ?
R: Willems Robert a vu ce qui se tenait là-bas et Creutz l'a également vu à ce moment.
Q: Vous aussi?
R: Ah oui! ... Nous sommes repartis, en prenant la route de Herbesthal pour tourner vers Garnstock. L'objet était resté suspendu. Quand nous étions entre la route de Herbesthal et celle de Verviers, il se remettait en mouvement, direction Gileppe.
Q: Quelle heure était-il?
R: Environ 6 h 15... Nous avons traversé la rue de Verviers, vers Membach. On y arrive à une chapelle située sur une hauteur, devant une profonde vallée. Nous y sommes restés pour regarder. Cela se tenait alors tout à fait immobile au-dessus de la Gileppe.
Q: C'était quelle heure?
R: Vers 6 h 30. J'étais sorti de la voiture pour garder cette chose à l’œil. Dans la vallée, on voyait la tour panoramique de la Gileppe. Elle était bien éclairée. C'était suspendu au-dessus de cette tour. Nicoll, observant de la voiture, vit une autre lumière qu'il attribue à un fermier. Il me dit: « Hubert, il y a un deuxième! » Cela venait vers nous, très vite, mais en prenant un tournant.
Q: Pouvez-vous dessiner la trajectoire sur ma carte?
R: Cela venait de Baelen et tournait ainsi... Oui, c'était sans doute l'objet que les autres ont vu à la caserne (voir la dernière interview). Quelques minutes après, les collègues de Kelmis disent à la radio: « nous le voyons aussi! » Cela pourrait être le même objet. Il y avait quelque chose de remarquable! De l'objet au-dessus de la Gileppe partaient toujours des points lumineux, comme des faisceaux laser. Quand ils étaient à une certaine distance, une grande distance, on avait l'impression qu'ils revenaient en arrière. Nous l'avions déjà constaté quand nous étions sur la rue haute (après le passage à la caserne). Il y avait des faisceaux de lumière qui partaient... très loin, rougeâtres, des deux côtés, horizontalement. Quand ils étaient loin, ils revenaient, mais ne rentraient pas dans l'objet. Ils tournaient autour et repartaient.
Q: C'était soudain?
R: Subitement. Cela sortait très vite et revenait.
Q: Vous voyez que cela se raccourcit?
R: Oui, nous voyons que cela se raccourcit et quand c'était de nouveau près de l'objet, nous avions l'impression que cela tournait autour.
Q: Qu'est-ce qui tourne autour?
R: J'ai toujours comparé cela à des plongeurs qui tirent un harpon et qui ramènent ensuite la flèche vers eux... Cela me donnait cette impression là, mais, cela tournait de nouveau autour...
Q: Qu'est-ce qui tourne autour?
R: Ce qui était parti.
Q: Nous devons préciser cela, puisque c'est très important.
R: Cela partait horizontalement des deux côtés, très vite. Quand c'était peut-être à 5 ou 6 km, les deux revenaient et tournaient autour, pour repartir...
Q: C'est tout le rayon qui tourne autour?
R: C'était quelque chose comme une boule rougeâtre. Il y en avait deux. Une de chaque côté et ils repartaient.
Q: Je ne comprends pas encore. Vous devez me le décrire avec plus de précision! Donc ceci (sur le dessin) était quelque chose comme un rayon. Comment pouviez-vous vous en rendre compte? La couleur était différente?
R: Oui, une autre couleur. C'était rougeâtre.
Q: Rougeâtre. Ah. Et cette boule ?
R: Très lumineuse.
Q: Les rayons étaient rougeâtres... et assez lumineux?
R: On pouvait bien les voir.
Q: Très longs?
R: Très éloigné.
Q: Vous pensez même plusieurs kilomètres?
R: Oui, à partir de l'objet. Oui, oui, oui.
Q: Très vite ? Comme si l'on avait tiré?
R: Comme quelque chose qu'on tire, mais c'était aussi comme un avion qui forme une traînée.
Q: Des deux côtés?
R: Des deux côtés, en s'écartant rapidement de l'objet. Ensuite, cela y revenait rapidement, sans y rentrer. C'était sorti, mais ne rentrait pas.
Q: Et quand cela revenait, cela (le rayon dessiné) avait une certaine largeur?
R: Non, à ce moment, il n'y avait plus de rayon.
Q: Qu'est-ce qui revenait?
R: Une sorte de sphère.
Q: Ah!
R: Nous avions l'impression que cela part à une certaine distance et puis cela doit retourner.
Q: Le rayon n'est plus là?
R: Le rayon a disparu.
Q: Et quelque chose comme une boule revient?
R: Revient.
Q: Et sa couleur?
R: Rouge comme une boule de feu.
Q: Ah, ceci est intéressant... et même très important.
R: L'une tournait comme ceci et l'autre comme cela (en sens inverse).
Q: Les boules tournaient?
R: Elles tournaient toutes les deux autour (de l'objet central) et puis, elles repartaient, mais de nouveau très vite.
Q: Ce n'étaient que les boules qui repartaient ou y avait-il un rayon?
R: Curieusement, quand cela repartait d'ici, cela avait de nouveau un rayon.
Q: Hm... Ce que vous dites là est très important!
R: Pas que je dois aller à Anvers, c'est pour nous... (l'hôpital psychiatrique). Pas que je dois m'asseoir devant un psychiatre!
Q: Non, non.... Comment cela a-t-il commencé? Vous l'avez vu (seulement) quand vous étiez près de la Gileppe?
R: Nous l'avons vu en venant.
Q: Donc de la rue haute,... assez loin de là (de la tour où la lumière s'est immobilisé)?
R: Oui. oui. Et quand c'était suspendu au-dessus de la Gileppe, on pouvait très bien le voir. Cela partait des deux côtés.
Q: Puisque vous le voyez latéralement, cela aurait pu aller également dans d'autres directions (à l'intérieur d'un même plan)?
R: Vers l'arrière, c'est possible, mais vers l'avant, on aurait dû le voir. Nous l'avons vu des deux côtés.
Q: Vers l'avant, vous l'auriez vu?
R: Probablement oui. Ce serait venu vers nous... Ensuite, cela s'est remis en mouvement et volait en direction de Spa.
Q: C'est resté stationnaire pendant combien de temps au-dessus de la Gileppe?
R: Une demi-heure?
Q: Et à quel endroit?
R: Au-dessus de la tour panoramique.
Q: Elle était éclairée?
R: Elle était éclairée.
Q: Et de là, en direction de Spa?
R: Spa.
Q: Rapidement ? Lentement?
R: Lentement.
Q: Et comment cela se passe, quand cela se met en mouvement? Il y a encore ces rayons?
R: Non. Brusquement, il n'y en avait plus.
Q: Ah !
R: On ne les voit plus. Parti! Cette chose se mettait en mouvement sans ces rayons, sans tout ce qui s'en écartait. Cela se déplaçait vers Spa.
Q: Bien. Et ces rayons ou ce qui partait, cela allait jusqu'où ?
R: 5 ou 6 km.
Q: Combien de temps cela restait-il éloigné?
R: Cela partait vite et pendant combien de temps cela restait? 4 ou 5 minutes et puis, cela revenait.
Q: Ah ! Et quand c'était éloigné, cela restait lumineux ou... ?
R: Oui. Cela durait un certain temps. Ce n'étaient que les deux boules rouges-feu qui revenaient vers cet objet. Elles tournaient autour et repartaient. Je ne sais pas si le rayon s'est disloqué ou quoi.
Q: Donc je répète, pour être certain d'avoir bien compris. Quand elles (les boules rouges) partaient, il subsistait un trait lumineux, comme quand les avions forment une traînée de condensation, par exemple.
R: Oui.
Q: Ce rayon était rouge et avait une certaine largeur.
R: Oui.
Q: Il restait constant pendant un certain temps.
R: Oui. Quand les boules revenaient, c'était parti.
Q: Et jusqu'au moment où elles reviennent ?
R: Jusqu'au retour, on les voyait.
Q: Pendant combien de temps?
R: 3, 4 ou 5 minutes. Elles partaient rapidement, accompagnées des traînées.
Q: Mais une fois que les traînées étaient formées, pendant combien de temps restaient-elles?
R: 3 à 4 minutes.
Q: Et combien de temps jusqu'à la sortie suivante?
R: Aussi 4 ou 5 minutes. Cela partait, revenait, tournait autour et repartait. A ce moment, la bande (ou traînée lumineuse) était de nouveau là.
Q: Les deux traits?
R: Deux traits, un de chaque côté.
Q: Tous ces détails sont justement très importants.... Avec quelle vitesse l'objet s'est-il mis en mouvement?
R: A l'aise.
Q: Progressivement?
R: Oui, tout lentement, comme un ballon à air chaud. Vraiment à l'aise. On le voyait encore au même endroit et puis, cela descendait (Spa se trouve dans le prolongement de la direction d'observation). Alors nous sommes partis. A Kelmis, on observait encore toujours l'autre objet. Nous nous sommes rendus au Walhornerfeld qui est le point le plus élevé de ce côté...
La seconde interview de Hubert von Montigny
Elle eut lieu le 20 janvier 1997, dans le cadre de la nouvelle enquête.
Q: Monsieur von Montigny, je vous remercie beaucoup. J'aimerais bien qu'on puisse revenir sur la deuxième partie des observations, en commençant au moment de votre passage à la caserne.
R: Oui, monsieur le professeur Meessen, j'étais à votre disposition dans le temps, puisqu'à peine quelques jours après que vous l'avez su, vous vous êtes mis en contact avec nous et nous vous avons raconté ce que nous avions vu. Je suis naturellement encore maintenant à votre disposition, mais je peux seulement confirmer ce que nous avons vu à ce moment.... De la fenêtre de notre poste de service (au premier étage), nous pouvions voir l'objet. Il semblait être immobile. Je ne peux plus préciser la hauteur. Nous sommes presque directement partis avec notre voiture de service et ayant pris la rue haute, nous pouvions constamment voir l'objet. Il s'est alors remis en mouvement, en avançant lentement vers Garnstock et Roereke.
Q: Quel était l'aspect de la « lumière » quand vous l'avez revue?
R: Cela bougeait très lentement et nous étions plus ou moins au-dessous de l'objet. C'étaient les mêmes lumières que celles que nous avions observées près de la ferme des oeufs (Eierhof). Il y avait rebroussé chemin et longé ensuite la route d'Aix-la-Chapelle, en avançant très lentement vers Eupen. Maintenant, il volait aussi très lentement. Nous avons alors traversé la route de Verviers, pour rouler vers Roereke. L'objet se déplaçait lentement en direction de La Gileppe. Il y a une forêt de sapins et une vallée. L'objet continuait dans la direction de la tour éclairée. Il s'arrêtait au-dessus de la Tour, avec une forte luminosité.
Q: C'était visiblement en mouvement, avant de s'arrêter?
R: Cela s'est déplacé pour y aller et n'y était pas encore quand nous sommes arrivés à Roereke. L'objet que nous avions poursuivis était encore en mouvement et il se dirigeait vers la tour. Arrivé au-dessus de la tour, il s'est arrêté et est resté immobile.
Q: Vous avez donc vu que cela était d'abord en mouvement, avant de s'arrêter à un moment donné?
R: Absolument.
Q: Et où cela s'arrête-t-il par rapport à la tour?
R: Vu de notre position, cela s'est arrêté au-dessus de la tour. A quelle hauteur? 50 ou 60 mètres? Je ne le sais pas, mais ce n'était pas très élevé.
Q: Cela reste ensuite dans la même position par rapport à la tour éclairée, qui est votre point de référence?
R: Cela reste absolument rigide au-dessus de la tour panoramique, sans aucun mouvement, ni vers la droite ou la gauche, ni vers l'avant ou l'arrière. Rigide!
Q: Quel est l'aspect de l'objet ou de la lumière à ce moment?
R: La lumière, je l'ai comparée à un arbre de Noèl. Elle était très lumineuse, mais comportait des parties foncées. C'était très clair avec des ombres.
Q: Donc plusieurs lumières. Etaient-elles colorées?
R: Les lumières étaient très fortes, mais blanches.
Q: Voyait-on des faisceaux de lumière, comme pour des phares orientés?
R: Non. Comme je l'ai dit: très lumineux, avec des parties sombres, comme pour un arbre de Noël.
Q: Combien de lumières pouvait-il y avoir ? 2 ou 20, par exemple?
R: En tout cas plusieurs. Je ne dirais pas beaucoup, mais plusieurs.
Q: Plus de deux?
R: Certainement. Peut-être 10 ou 15. Puisqu'elles étaient très lumineuses, on ne pouvait pas les compter.
Q: Etaient-elles plus fortes que la lumière de la tour?
R: Oui, d'un ordre de grandeur.
Q: Et la couleur?
R: Un blanc très intense.
Q: Au cours de cette observation, avez-vous vu des « rayons » dans l'une ou l'autre direction?
R: Oui, c'était très spécial. Quand c'était suspendu au-dessus de la tour éclairée, il y avait - de manière très remarquable - des rayons qui partaient horizontalement. Ce n'étaient pas des rayons, parce qu'on avait l'impression que c'était une masse solide. Ils partaient à gauche et à droite, extrêmement loin de l'objet et revenaient ensuite. On avait l'impression qu'ils serpentaient autour. Après quelque temps, une (sorte de) pelote était de nouveau éjectée des deux côtés. Est-ce que cela se dissolvait? Je ne sais pas, mais c'était comme une pelote qu'on jette (en retenant l'extrémité du fil). A la fin, il n'y a plus rien, mais (ici) la « pelote » revient. Cela donnait l'impression de s'enrouler autour de l'objet, mais après peu de temps, cela repartait de la même manière sous la forme de deux pelotes dans les deux directions opposées. Ensuite, le même jeu se répétait.
Q: Quand vous parlez d'une pelote, est-ce comme une boule? S'agit-il d'une partie lumineuse ?
R: Oui.
Q: Quelles étaient les couleurs des « traits » et des « pelotes » ?
R: Elles étaient rouges comme le feu.
Q: Les boules?
R: Les boules et les traits. A l'époque j'ai comparé cela à un harpon de pêcheur qu'on rappelle, mais quand j'y ai réfléchi par après, la pelote était encore une meilleure comparaison. Quand on la jette, en retenant le fil, la pelote part jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus (pour limiter la distance, car M. Nicoll m'a précisé que les « boules » ne devenaient pas plus petites).
Q: Qu'est-ce qui tournait autour de la lumière centrale?
R: On avait l'impression que ces rayons étaient embobinés autour de l'objet. Ce n'étaient pas des rayons, puisqu'on ne pourrait pas les embobiner. Je ne sais pas monsieur le professeur (ce que c'était).
Q: Est-ce que les rayons apparaissaient simultanément des deux côtés?
R: Oui.
Q: Avaient-ils la même couleur?
R: Oui.
Q: Un ou plusieurs rayons ? Cela veut dire, un faisceau horizontal composé de plusieurs rayons ou un seul?
R: Je pense qu'il y en avait deux dans chaque direction.
Q: Cela veut dire que cela avait une certaine épaisseur?
R: Oui.
Q: Et pourquoi pensez-vous qu'il y en avait deux? Etaient-ils parallèles entre eux? Y avait-il un intervalle ? Et celui-ci, avait-il la même couleur?
R: Quand vous chauffez un fer, cela émet de la lumière, une certaine luminosité, avec une séparation entre la partie supérieure et inférieure.
Q: Vous avez vu deux traits lumineux. Ce qui les sépare est également lumineux?
R: Oui. Pas autant que les deux traits, mais plus clair que le ciel.
Q: Ce qui est intermédiaire présente des bords parallèles ?
R: Oui. (C'est donc compatible avec l'idée d'un tube lumineux).
Q: Il n'y a pas d'autres rayons vers le haut ou vers le bas?
R: Non. (Il ne s'agit donc pas d'un simple effet visuel, mais il faut en être certain).
Q: Avez-vous vu à un moment donné des rayons verticaux?
R: Non.
Q: Avez-vous vu des lumières qui partaient de la tour éclairée?
R: Non.
Q: Quand les rayons disparaissent, comment cela se passait-il au cours du temps?
R: Vous voyez d'abord des deux côtés ces énormes rayons. Ensuite, les extrémités se rapprochent et finalement, cela s'enroule au centre. L'objet devient rouge à ce moment.
Q: La lumière centrale devenait rouge?
R: Non, elle restait blanche. J'avais l'impression que cela s'enroulait...
Q: Vous voyez qu'il forme un bord qui est rouge?
R: Oui.
Q: Est-il plus rouge que les rayons ou les boules?
R: Non, c'est la même rougeur. Je ne sais pas si les rayons rentraient dans l'objet, mais cela s'enroulait apparemment, puisqu'il y avait formation d'un bord rouge.
Q: Que se passait-il à ce moment ? Il n'y avait plus rien à l'extérieur?
R: Plus rien. Seulement le bord rouge et après quelque temps, tout cela recommence: une boule rouge des deux côtés.
Q: Et le bord rouge avait alors disparu?
R: Quand c'était tiré, le bord rouge n'était plus là. Cela s'est répété plusieurs fois.
Q: Combien de fois?
R: Je ne l'avais pas dit ? Je ne sais plus...
Q: C'était quand même assez souvent?
R: Oui.
Q: Et comment cela s'est-il terminé?
R: L'objet est resté stationnaire. Ensuite, le bord rouge ayant disparu, il s'est lentement mis en mouvement.
Q: Pouvait-on voir qu'il se mettait en mouvement?
R: Non, nous le supposions, puisque l'objet devenait plus petit. Il partait en direction de Spa. Finalement, ce n'était plus qu'une petite tache.
Q: Au même endroit ou est-ce que cela bougeait dans l'une ou l'autre direction?
R: Non. Cela partait (simplement).
Q: Vers l'arrière ou latéralement?
R: C'était suspendu rigidement et partait vers l'arrière. Ni vers la gauche ou la droite.
Q: Et où se trouve Spa?
R: Spa et Jalhay sont là derrière.
Q: Ce n'est vraiment pas parti latéralement?
R: Non, non, non.
Q: Dans quelle mesure pouvez-vous être certain que c'est resté toujours au même endroit ?
R: Absolument certain. C'était rigide. Si cela avait bougé vers la gauche ou vers la droite, on l'aurait vu.
Q: Les rayons n'étaient plus présents quand cela a commencé à partir?
R: Non.
Q: Comment avez-vous pu constater que cela part?
R: Nous l'admettions. Quand vous vous promenez, au fur et à mesure que vous vous éloignez, je vous vois devenir plus petit.
Q: N'est-ce pas étonnant d'une certaine manière que l'objet soit (justement) parti suivant la direction de votre regard et que les rayons soient latéraux, pour que vous puissiez bien les voir ! Qu'en dites-vous?
R: L'objet devait partir quelque part. Cela ne pouvait pas rester en permanence. Cela aurait été « trop beau » si l'objet devait encore s'y trouver le lendemain. Chacun serait venu et chacun l'aurait vu.
Q: Mais que ce soit justement parti dans cette direction là, n'est-ce pas étonnant?
R: Non. Cela devait partir vers quelque part et je ne crois pas que nous étions « assez beaux » pour que cela ait voulu nous voir (rire commun).
Q: Je n'ai pas compris ce que vous avez voulu dire précédemment (partie non transcrite) : quand vous avez revu l'objet à partir de la rue haute, quelque chose s'en serait séparé?
R: D'après mon souvenir, cela s'est également arrêté à ce moment là. Des sphères en sont parties aussi, mais pas tellement loin.
Q: Ah ! C'était le même phénomène?
R: Oui. Ces sphères partaient et revenaient comme si le temps manquait pour aller plus loin ou comme si quelque chose avait perturbé le système pour empêcher un déploiement complet.
Q: Sinon, c'était le même phénomène?
R: Absolument.
Q: Ce qui se séparait ne s'est pas envolé?
R: Non.... L'objet que nous observions suivait la vallée. Cela gardait la même distance au sol, puisque c'était caché pendant quelques instants par des sapins. C'est réapparu. Cela a continué à se diriger tout droit vers la tour panoramique.
Q: Vous le voyez s'en approcher. Que se passe-t-il ensuite?
R: Il y a une pente raide derrière le barrage et cela s'arrêtait au-dessus de la Tour. Je peux seulement le répéter, mais celui qui croit à une étoile, il faudrait quand même qu'il se laisse examiner. Il nous impute d'être des rêveurs. J'ai 55 ans, peut-être plus que celui qui dit que je suis un rêveur. J'ai 32 ans de gendarmerie et toujours à pleine satisfaction. Je n'ai jamais été envoyé chez le psychiatre à Anvers. Alors, qu'on n'y pense pas non plus maintenant. Non!
Q: Je vous remercie.
L'interview de Heinrich Nicoll
Elle eut lieu le 20 janvier 1997, immédiatement après la précédente, au domicile du témoin et sans avertissement préalable.
Q: Monsieur Nicoll, je vous suis reconnaissant de ce que vous prenez le temps pour répondre à mes questions sur la deuxième partie des observations du 29 novembre 1989. Commençons au moment où vous étiez au 1er étage de la caserne. Que s'y est-il passé?
R: Nous nous sommes placés à la fenêtre et on voyait alors l'objet. Il passait très très lentement, en étant facilement repérable par ses lumières. Cela se déplaçait vers le Hertogenwald.
Q: La lumière était-elle semblable à celle que vous aviez vue au cours de la première partie?
R: Identique. Nous l'avions vue et poursuivie, en venant de Kettenis, quand cela se dirigeait vers la ville d'Eupen.
Q: Voyait-on maintenant seulement un point lumineux ou une structure?
R: Observé à distance, c'était une masse lumineuse.
Q: Cela avait donc une certaine extension.
R: De l'extension !
Q: Quelle couleur?
R: Très lumineux, comme des phares.
Q: Jaune?
R: Blanc. Pas jaune... Une lumière brillante de phares.
Q: Voyait-on un faisceau, dans l'une ou l'autre direction?
R: Non, pas de faisceau. Une lumière normale, constante, vers le bas.
Q: Et ça bouge?
R: L'objet progresse lentement.
Q: En ligne droite?
R: Oui, comme si cela avait un objectif et comme si c'était piloté. Vu de chez nous, cela progressait de la ville haute vers le Hertogenwald ou Membach et Spa.
Q: Vous l'avez vu tous les deux et avec (le gendarme) Creutz?
R: Oui. Il était au bureau. Alors nous sommes partis pour continuer à observer. Nous avons pris la Hochstasse, traversé la rue de Verviers et notre première position était près des bornes kilométriques allemandes (d'avant 1920). Cela progressait très lentement au-dessus de la forêt. Nous avons reçu (par radio) le message de continuer à observer, puisque Bierset niait toute implication militaire. Nous sommes alors descendus jusqu'à la petite chapelle (à Kortenbach). A ce moment, l'objet survolait (encore) la forêt. Nous pouvions bien voir qu'il s'approchait lentement de la tour éclairée. Finalement, il s'est arrêté un peu à gauche et un peu en arrière de la tour.
Q: Au voisinage de la tour?
R: Près de la tour.
Q: Pouviez-vous estimer la distance puisque le soleil s'est couché de ce côté, le ciel présentait peut-être encore un peu de clarté ?
R: Non, mais le ciel était étoilé.
Q: On pouvait voir des étoiles ?
R: Plus hautes. Je restais dans la voiture, parce qu'il faisait trop froid.
Q: Les étoiles scintillaient?
R: Des étoiles normales. Rien de spécial.
Q: La lumière dont nous parlons, était-elle plus forte que celle des étoiles?
R: Cette lumière était très intense et les étoiles sont beaucoup plus lointaines. Cela ne peut briller aussi fortement. C'était comme des phares géants. Ce n'était pas comparable à des étoiles. Je ne sais pas l'expliquer. C'était comme les grosses lampes des stades de football.
Q: Sur un stade, il y un groupe de lampes, séparées les unes des autres.
R: Nous étions à une certaine distance (en fait, 4,6 km) et cela se fondait un peu, mais il y avait plusieurs lumières. Nous les avions vues de près.
Q: Cette « lumière » - nous ne savons pas ce que c'est - était-elle située plus haut que la tour?
R: Oui, mais pas beaucoup - pas beaucoup plus haut. A gauche et un peu en arrière.
Q: Pouvait-on reconnaître encore le sol, pour évaluer la hauteur?
R: Non, mais c'était minimal, pas beaucoup plus haut. On aurait pu dire que la tour avait été l'objectif et que cela voulait rester près d'elle.
Q: Est-ce que l'intensité de la lumière reste constante?
R: Oui.
Q: Est-ce que d'autres choses se sont passées?
R: Nous étions concentrés sur l'objet, quand une forte lumière surgit brusquement derrière les sapins du côté droit. Je dis: c'est le fermier, parce qu'il peut y avoir un fermier avec un tracteur, étendant de la chaux... (mais ce n'était pas cela). Un objet du même genre (que le triangle qui avait été observé de près) monta alors devant nous. Il avait également de fortes lumières sur sa face inférieure. Cela s'élevait sans bruit. Voyant l'objet de profil, on discernait une coupole et il y avait des fenêtres rondes, non pas comme un oeil de bœuf, mais ovales. Il y avait une certaine luminosité.
Q: Ces fenêtres ovales étaient-elles éclairées?
R: Oui. En un- deux, cet objet était parti vers l'autoroute. Nous étions perplexes. Nous ne l'avions pas entendu venir (bien que) la fenêtre (de la voiture) était descendue. Je l'ai dit à la radio et (après peu de temps) les collègues à Henri-Chapelle réagissaient: « c'est déjà ici! »
Q: A la caserne, Willems a également vu quelque chose. Etait-ce le même objet?
R: C'est possible qu'il a pris cette direction. Pour nous, cela se déplaçait vers Lontzen.
Q: Où était l'autre lumière pendant cet événement?
R: A un moment donné - je n'ai plus l'heure en tête - l'autre objet est parti en direction de Spa.
Q: A la fin, mais revenons en arrière. Où se trouvait le premier objet quand l'autre est apparu?
R: Il se tenait immobile, mais il semblait y avoir une relation, comme si l'un était la centrale(de commandement) pour l'autre, se trouvant en « stand-by ». Très brusquement, l'autre était là. Nous ne l'avons pas vu venir. Il a dû se mouvoir près du sol dans cette vallée. Cela devait monter (en suivant la pente du terrain).
Q: Le premier objet, se déplaçait-il vers la tour en suivant une ligne droite dans l’air ou en suivant le relief à une distance constante du sol?
R: Cela s'arrêtait à une certaine hauteur, avançait très lentement et s'arrêtait de nouveau... J'avais l'impression que c'était absorbé par une action, comme pour effectuer des mesures topographiques ou comme si cela devait prendre des photos.
Q: Parce que cela s'arrêtait parfois?
R: Oui, comme pour s'orienter ou observer. Cela restait à une certaine hauteur au-dessus de la ville d'Eupen, pas très haut, mais plus haut que l'église.
Q: Oui, mais juste avant que cela n'arrive à la tour panoramique?
R: Je ne connais pas la hauteur de celle-ci (77 m, d'après un panneau que j'y ai vu), mais elle se trouve de l'autre côté de la vallée. Cela arrivait à peu près à la hauteur de la tour!
Q: Maintenant, la lumière est stationnaire près de la tour, mais on a parlé de deux rayons.
R: Ces deux rayons ont été émis déjà pendant le vol, avant d'arriver.
Q: Ah. (Ceci confirmait ce que M. von Montigny m'avait dit).
R: C'est justement pour cela que je pensais à des mesures. C'étaient des faisceaux de lumière de couleur orange. Cela pulsait (pour produire des émissions successives), en sortant très loin et simultanément. On pouvait discerner un point rouge qui partait jusqu'à une certaine distance et revenait ensuite. Prenons un exemple: au carnaval, un enfant peut souffler dans un tube en papier qui se déroule alors jusqu'à une certaine longueur, mais dans le cas présent, il y avait à l'extrémité un point éclairé.
Q: (Cela sortait) lentement ou rapidement?
R: Lentement. On pouvait suivre les allers et retours, comme si l'on déployait et ramenait une antenne, loin dans le ciel et simultanément des deux côtés. Est-ce que cela venait de l'intérieur du corps ? Je ne peux pas le dire, mais cela s'est déjà produit au-dessus d'Eupen !
Q: Où étiez-vous quand vous l'avez vu la première fois?
R: Nous l'avons vu surtout quand nous nous sommes arrêtés à Roereke. Cela venait ainsi d'Eupen au-dessus de la forêt... ou c'est là que nous en avons pris conscience.
Q: Ce phénomène est bien apparu avant que l'objet ne se stabilisa?
R: Tout le temps. Peut-être déjà vers 17 h 25, sans que nous y prêtions attention, mais plus tard, vers 19 h, en continuant à observer, c'était continuel et cela nous a fait penser à des mesures. Nous ne pouvions pas nous expliquer ce que cela signifiait.
Q: Cela arrivait quelquefois ou souvent?
R: A rythme constant, comme un cœur qui bat ou comme s'il fallait expulser quelque chose de manière systématique.
Q: Oui, on associe toujours une idée à ce qu'on voit.
R: J'ai pensé à des mesures. J'ai même pris des renseignements un peu partout, puisqu'on a déjà utilisé un avion pour rechercher un cadavre en lumière infrarouge. Pouvait-il s'agir de mesures?
Q: Combien de temps cela dure du départ jusqu'au retour?
R: Une ou deux minutes jusqu'à ce que cela revint.
Q: Et avant le retour, quel était l'aspect des rayons?
R: Je vous ai dit qu'il y avait un point rouge. Cela se déployait et à l'avant, la lumière restait rouge. Entre l'objet et les points (lumineux) il faisait noir. Avait-on déployé un corps matériel, dont la pointe était éclairée ou s'agissait-il d'un rayon?
Q: On ne voyait pas le rayon?
R: On ne le voyait pas. Uniquement que cela semblait se déployer. Il y avait des petites boules.
Q: Vous n'avez peut-être pas fait très attention aux rayons?
R: Je me suis concentré sur le point rouge qui s'écartait de l'objet.
Q: Cela sort plus vite que cela ne rentre?
R: Non, à la même vitesse.
Q: Qu'arrive-t-il quand la boule rouge revient?
R: Après un moment, elle s'est de nouveau écartée.
Q: Et que fait la boule quand elle revient?
R: Cela repart comme avant.
Q: Combien de temps cela reste avant de repartir?
R: Ce n'est pas long. Une minute, peut-être, mais c'était précis, comme pour mesurer.
Q: C'était régulier?
R: Tout à fait, comme un « travail au millimètre ».
Q: D'accord (pour des mesures topographiques), mais dans le temps?
R: Chronométrique, comme si un appareil avait été mis en route pour des mesures.
Q: C'est le sentiment que vous aviez?
R: Pour moi, c'était comme des mesures...
Q: Monsieur von Montigny m'a dit qu'il a vu une bande rougeâtre, ayant une certaine structure. Est-ce que vous souvenez au moins un peu de ces rayons ou avez-vous regardé seulement les points rouges? Est-il possible ou non qu'il y avait des rayons?
R: Je peux seulement dire que je me suis concentré sur ces boules qui s'écartaient simultanément. Je voulais toujours savoir jusqu'où.
Q: Ah. Et jusqu'où allaient-elles?
R: Peut-être quelques centaines de mètres. Je ne peux pas le préciser. Peut-être un kilomètre. Cela devait sortir assez loin, pour mesurer.
Q: Vous ne vous fixez pas sur une évaluation des distances, sans points de référence?
R: Je n'avais pas de repères.
Q: D'après votre sentiment personnel, c'était peut-être un kilomètre.
R: Au moins quelques centaines de mètres, mais je ne peux pas préciser la distance.
Q: Vous aviez l'impression que c'était quand même loin?
R: On ne fait pas des mesures de ce genre sur une dizaine de mètres.
Q: Monsieur von Montigny dit que cela sort rapidement.
R: Ce n'est pas quelque chose qui rampe. Cela va relativement vite. Oui, cela s'est rapidement écarté...
Q: Mais on pouvait encore voir les mouvements des boules?
R: On pouvait bien suivre leurs mouvements, des deux côtés.
Q: La vitesse est un concept relatif. Quand la balle revient, est-elle rouge?
R: Rouge-orange. Rougeâtre.
Q: Que fait la boule près de l'objet? Je n'avais pas bien compris (en 1989). Vous n'avez peut-être pas fait attention tous les deux aux même aspects. Les perceptions seraient alors différentes. Est-ce que quelque chose a tourné autour de l'objet?
R: J'ai seulement fait attention aux deux points rouges, toujours au même niveau, comme des antennes (rectilignes).
Q: Avez-vous vu d'autres rayons, en plus des deux dont on a parlé?
R: Non. (Il ne s'agissait donc pas d'une réfraction près des paupières).
Q: Comment cela s'est-il terminé? Qu'a fait l'objet avant de partir?
R: Nous avons continué à l'observer et à un moment donné, il est parti dans la direction de Spa.
Q: Cela se déplace latéralement?
R: Non. Cela part vers Spa.
Q: Exactement suivant votre ligne de visée?
R: Oui, cela part et disparaît à l'horizon.
Q: Cela veut dire que la lumière devient plus faible?
R: Oui, oui. La lumière faiblit. On voyait bien qu'elle s'écartait.
Q: C'est descendu par rapport à la tour éclairée?
R: Cela (le terrain) monte de l'autre côté du barrage, vers Jalhay-Spa. Cela (l'objet) aurait donc pu s'élever.
Q: Pour vous, la lumière devait donc se trouver très bas (au-dessus de la tour) et elle ne partait ni vers la gauche, ni vers la droite par rapport à la tour.
R: Non, non, non... Vers l'arrière de la tour (et non pas à 25° vers la droite de celle-ci, où la planète Vénus s'est couchée).
Q: C'est très intéressant. En reprenant l'enquête, nous arrivons à préciser certains points. A l'époque, je ne voulais d'ailleurs pas trop vous importuner, puisque cela prend beaucoup de temps.
L'interview de l'adjudant Joseph Schmitz
Elle eut lieu en décembre 1989 à la caserne de la gendarmerie à Eupen. Elle porta en grande partie sur les observations faites par ce témoin et son collègue, quand ils revenaient de Bruxelles (VOB.1.29). Quand l'adjudant s'est rendu à la caserne, il vit ce qui est très probablement le « second objet » signalé par von Montigny et Nicoll. Cette interview n'a pas pu être présentée au cours de la réunion du 22 février, par manque de temps.
Q: J'essaye de reconstruire aussi exactement que possible ce qui s'est passé... Quand vous êtes arrivé à la caserne d'Eupen (pour prendre de l'essence à la pompe qui se trouve dans la cour), vous auriez vu quelque chose derrière ces arbres?
R: Non ici, obliquement vers le haut.
Q: Pouvez-vous le décrire?
R: Beaucoup de lampes, avec une au-dessus et une rouge au-dessous. J'ai pensé directement: c'est l'AWACS ! Il faisait noir et l'on ne voyait pas ce qu'il y avait entre ces lampes. Il n'y avait qu'un léger bruit, comme celui d'un moteur électrique.
Q: Il n'y avait pas de bruit de voitures en même temps?
R: Non, non. J'étais à la pompe d'essence et le moteur était éteint. Nicoll dit alors (à la radio) « faites attention, cela s'approche de la caserne! » Nous étions dans la cour et l'objet était ici, oblique. On ne le discernait pas, mais je voyais une lampe au-dessus et une lampe rouge au-dessous. Je me dis: c'est l'AWACS, avec le radar sur son dos!
Q: Vous aviez l'impression qu'il y avait quelque chose sur la partie supérieure.
R: Cela doit avoir été assez haut au-dessus. C'est pour cela que je pensais à l’AWACS. Ils ont un grand plateau près de leur queue et je me suis dit: ils ont une lampe au-dessus, mais j'ai réfléchi: ce n'était pas possible, parce qu'il n'y avait pas le bruit du moteur(qu'on aurait dû entendre), même si le jet propulseur est en marche libre... J'en ai discuté par après avec les autres ... Il est donc venu de derrière les maisons et il a tourné au-dessus de la cour.
Q: Au-dessus de la cour?
R: Il y a tourné et se trouvait dès lors suspendu obliquement. Il s'est déplacé lentement vers là (en direction de Lontzen).
Q: En prenant le tournant, il était oblique?
R: Oui. Cela venait de là, en tournant déjà. Les autres l'ont vu remonter de Baelen et ici, il a fait comme cela (geste simulant un tournant pris obliquement dans le ciel). C'était irritant, ces lampes!
Q: Comment étaient les lampes?
R: On avait le sentiment que ces lampes s'allument ici et là. Est-ce qu'elles tournaient? Je ne sais pas. J'avais l'impression qu'une fois celles-ci s'allument et une fois celles-là. On ne pouvait pas définir la forme, mais il y avait une lampe au-dessus. Je l'ai vue. C'était penché (d'après l'ensemble des lumières), mais je ne pouvais reconnaître rien d'autre. On ne voyait que les lampes, pas la structure qui les supportait.
Q: Merci beaucoup.
R: Je ne veux rien dire sur ce que je n'ai pas vu.
3. Suite et fin de la discussion
De nouvelles accusations
La synthèse qui sera présentée ici est celle du 5 juillet 1997. Elle montre que les difficultés qui surgissent dans un dialogue de ce genre sont très profondes, mais aussi qu'il est utile, voire nécessaire, de les expliciter. La réunion du 22 février 1997 entraîna d'abord une attaque, de la part de M. Bonabot. Elle apparut dans le numéro de mars 1997 du Bulletin du GESAG, sans m'en avertir et sans attendre le résultat de la discussion générale. M. Bonabot écrivait: « Ceux qui maintiennent le concept d'un engin extraterrestre ont une attitude malhonnête à l'égard de chercheurs qui se justifient mutuellement par des analyses indépendantes... Cette malhonnêteté n'est dictée que par le désir de maintenir un mystère ovni sur cette journée du 29 novembre 1989 et, d'une manière générale, sur toute la vague belge. » Par chercheurs qui se justifient mutuellement, il entendait messieurs Van Utrecht, Vanbrabant et lui-même. Ces propos étaient insultants, aussi bien vis-à-vis de l'étude que j'avais menée que par rapport à mon passé de scientifique, professeur d'Université.
J'en ai pris connaissance par une lettre que M. Vanbrabant m'envoya le 7 avril. Elle contenait une copie des pages du GESAG qui me concernaient et la copie d'une lettre qu'il avait envoyée le 4 avril à M. Bonabot. C'était une « lettre de lecteurs - droit de réponse » de 2 pages, à insérer dans le prochain numéro du GESAG. Les arguments essentiels étaient les suivants. (1) « Bien que vous et Wim Van Utrecht êtes fermement convaincus que la solution de Vénus est la seule qui soit vraie,... il y a encore toujours des personnes qui contredisent cette hypothèse... et l'étude est encore en route. » (2) « Aussi bien par des échanges de lettres que par des conversations avec le Professeur Meessen, un dialogue a pu se développer ou des chercheurs ont pour la première fois depuis longtemps, en toute sérénité, voulu regarder les choses objectivement dans un respect mutuel, en tant que personnes... Votre écrit (et surtout vos insinuations...) peuvent détruire ce dialogue radicalement et même le miner complètement. »
M. Vanbrabant ajoutait que dans le petit monde ufologique belge, on a toujours été confronté à « des hommes qui proclamaient leur opinion d'une manière agressive. Maintenant, il se développait enfin un dialogue plus serein qui aurait pu marquer le début d'une collaboration ultérieure plus amicale. » Il mentionnait le fait que j'avais proposé d'expliquer éventuellement mes recherches sur la photo de Petit-Rechain à un petit groupe de personnes, comprenant aussi M. Van Utrecht, pour qu'on puisse y réfléchir et en discuter. J'avais précisé cependant que cela dépendrait des attitudes qu'on adopterait dans l'étude en cours. Il faudrait que cela ait un sens!
Dans l'article qu'il publiait, M. Bonabot se plaignait aussi du fait que la réunion du 22 février avait duré plus de 5 heures, sans avoir suffisamment de temps pour la discussion. Je répète que l'objectif de cette réunion était de fournir les données de base d'une manière objective, franche et contrôlable. M. Bonabot reconnaissait d'ailleurs que « toute l'enquête est fixée sur le détail que pourront produire les deux témoins » (p.8), mais il ajoutait: « Je crois que le professeur Meessen a été, malgré lui, emporté dans la tourmente des descriptions et détails sur le phénomène et que tout ceci lui a fait sous-estimer la présence de la planète Vénus. »
L'argument qu'il avait avancé pour justifier l'hypothèse de Vénus était celui de « la possibilité d'un effet optique qui se trouverait amplifié par la présence de la masse aquatique du barrage et de phénomènes de réfraction particuliers qui peuvent se produire entre des couches atmosphériques de températures différentes au-dessus de la surface des eaux. » M. Bonabot ne fournissait pas de modèle, montrant comment cela pourrait se produire. La lettre qu'il envoya le 8 avril à M. Vanbrabant révéla que sa démarche n'était pas vraiment basée sur une analyse des faits. Il reconnaissait que « dans le texte je suis, je l'avoue, un peu brusque lorsque je mentionne la malhonnêteté de certains chercheurs à voir dans la journée du 29 novembre 1989 et dans toute la vague le concept d'un engin extraterrestre et rien d'autre. » M. Bonabot explique: « Je ne peux croire en une présence extraterrestre qui se manifeste pendant près de deux ans… On ne peut y voir uniquement la présence d'ovnis ‘à chaque coin de rue’.... Il faut être aveugle et sans doute à l'extrême, malhonnête pour y voir une origine extraterrestre. »
Le 15 avril, M. Bonabot accusait réception de mon rapport du 8 avril. Il ajoutait le numéro du Bulletin du GESAG où il m'avait attaqué. Dans sa lettre, il poursuivait sur le même ton: « Il est intolérable pour ma part » que ce qui a été observé par les gendarmes au-dessus de la Gileppe puisse être « un phénomène extraordinaire » et que cette identification soit considérée comme étant « la seule valable ».
En avril, quand j'ai téléphoné à M. Vanbrabant, il m'avait averti que sa réponse à mon rapport allait tarder. Elle fut envoyée le 9 juin et résumait la nouvelle situation de la manière suivante: « Après votre dernier écrit détaillé (uitvoerig), je dois reconnaître que je n'y ai plus rien à ajouter. Vous avez donné une série de points clairs, excluant l'hypothèse de Vénus, mais il y a aussi des éléments qui la renforcent. Honnêtement, je ne sais plus. Cela reste pour moi une question ouverte ». Il annonçait que M. Van Utrecht m'enverrait bientôt ses réactions. « Nous y trouverons peut-être encore de nouveaux éléments ? » J'étais donc curieux d'en prendre connaissance.
Dernières objections et réponses
Le 17 juin 1997, M. Van Utrecht m'adressa une lettre et un texte de 8 pages. Elles ne portaient plus le titre de « réfutations », mais de « commentaires ». Ceux-ci montraient pourtant que l'auteur ne semblait pas vouloir abandonner l'hypothèse de Vénus, peut-être seulement pour défendre le texte qu'il avait publié. Le retard de sa réaction résultait entre autres d'un séjour à l'hôpital. La lettre précisait que, contrairement à ce que j'avais supposé parce que je savais qu'ils s'étaient rencontrés après la réunion du 22 février, messieurs Van Utrecht et Vanbrabant avaient décidé d'y réagir de manière indépendante « pour garantir un déroulement loyal de la discussion. » Il ajoutait: « Je ne suis d'ailleurs pas tout à fait d'accord avec la remarque de Paul Vanbrabant que Jacques Bonabot aurait mieux fait de renoncer à la publication dans l'état actuel du débat », puisque le Bulletin du GESAG est « plutôt à considérer comme une revue technique qui s'adresse en premier lieu au chercheur. » Bien que ce bulletin ait une diffusion très restreinte, il contenait des propos injustes et blessants que M. Van Utrecht ne mentionne pas.
L'objectif des « commentaires » était clairement annoncé. Ils devaient (dé)montrer que « les arguments qui plaident pour une hypothèse de Vénus restent irréfutables. » Il me semble donc nécessaire d'en faire état et qu'il est utile que chacun puisse en juger. Les points soulevés correspondaient à ceux que j'avais énumérés dans la première synthèse, sous la rubrique « conclusions de la nouvelle étude ». Voici les objections soulevées et mes nouvelles réponses.
(1) M. Van Utrecht répète qu'on peut « supposer que les témoins ont vu le phénomène en mouvement au moment où ils étaient eux-mêmes en mouvement » et « le déplacement du phénomène n'est qu'illusoire. » La supposition n'est pas correcte, mais M. Van Utrecht ajoute un autre argument. Certaines parties de la rue haute à partir de laquelle les gendarmes ont vu la « lumière » étaient orientés vers la tour de la Gileppe. Quand ils roulaient sur cette rue, ils auraient donc pu avoir l'impression que la « lumière » se déplaçait vers la Gileppe, bien que ce fut Vénus. Admettons, mais si Vénus se trouvait devant eux à ce moment, ils ne pouvaient pas voir la planète en déplacement latéral. J'avais levé toute ambiguïté, en précisant la position et le comportement de la « lumière » quand les gendarmes l'ont vue de la caserne d'Eupen et de la route avant leur arrivée à Kortenbach.
(2) Je suis d'accord qu'un « long moment d'immobilité plaide en faveur de l'hypothèse astronomique », mais c'est justement le fait que les gendarmes ont insisté sur l'immobilité de la lumière par rapport à la tour qui plaide contre l'hypothèse astronomique, étant donné que la tour éclairée était facilement repérable et que les gendarmes étaient motivés pour observer le comportement de l'objet avec beaucoup d'attention. M. Van Utrecht pense cependant qu'il est « parfaitement plausible » que l'attention des gendarmes ait été détournée par ce qu'il appelle des « effets lumineux rougeâtres » et par l'apparition surprenante d'un « second objet ». Ce n'est guerre réaliste, puisque l'observation à cet endroit a duré une heure et que Vénus s'est déplacée pendant ce temps de 15° vers la droite, en descendant vers l'horizon. Puisque les gendarmes se demandaient si c'était un engin militaire inconnu, il n'était pas secondaire pour eux de s'assurer de sa stationnarité permanente.
(3) L'écart final de Vénus par rapport à la tour de la Gileppe atteignait 25°. M. Van Utrecht essaye de minimiser cette donnée objective, en faisant de nouveau appel à l'argument d'une inattention présumée. D'après lui, il faudrait seulement tenir compte d'un écart de 10°. Au moment où l'hypothèse de Vénus avait été formulée, on s'était d'ailleurs contenté de l'affirmation que la planète se trouvait « dans la direction d'observation des témoins » et on n'avait pas tenu compte de la différence entre l'heure astronomique et l'heure locale. Bien que cela avait motivé les accusations initiales, ce fait reste incontestable et n'a d'ailleurs pas été contesté.
M. Van Utrecht pense que les gendarmes auraient dû voir la planète Vénus et puisqu'ils n'ont pas signalé sa présence, il doit y avoir eu une confusion. « On ne peut croire que... Vénus reste inaperçue, » mais cela ne veut pas dire que Vénus doit avoir retenu l'attention des gendarmes. C'était seulement l'objet insolite qu'ils avaient observé de près et qu'ils avaient vu arriver à la tour éclairée qui était important pour eux. Les interviews précisent bien que « c'était comme des phares géants. Ce n'était pas comparable à des étoiles » (Nicoll). La « lumière » n'était même pas ponctuelle, puisqu'il y avait « plusieurs lumières » (Nicoll) et « des parties sombres » (von Montigny), le tout étant semblable à un arbre de Noël, vu de loin. Puisque les témoins ne mentionnent ni fluctuations d'intensité, ni changements de couleur, on ne peut pas non plus expliquer leur observation par des turbulences atmosphériques pour la lumière venant de Vénus. Respectons les règles que M. Bonabot a citées dans le Bulletin du GESAG de mars 1997: « Ce que les gendarmes ont vu, ils l'ont vu; nous devons respecter leur témoignage. »
(4) M. Van Utrecht accepte maintenant que von Montigny et Nicoll ont eu de bonnes raisons pour ne pas changer leur poste d'observation, mais il affirme qu'une « raison valable » pour ne pas signaler la présence de Vénus est « totalement exclue ». Je crains que ce « sceptique » exclut lui-même certaines données du problème. Par rapport à l'objet (figure 5) qui avait tellement intrigué les gendarmes, le ciel étoilé était sans importance, sauf si l'on postule qu'il ne peut y avoir rien d'autre.
(5) Le phénomène des boules rouges est une donnée capitale et j'ai montré que l'hypothèse de Vénus ne peut pas en rendre compte, ni par des réfractions atmosphériques, ni par des effets visuels. M. Van Utrecht continue à rejeter les éléments des témoignages qui ne s'accordent pas avec sa thèse, en faisant appel à « la non crédibilité des détails rapportés par les témoins ». Il insinue que les deux gendarmes en seraient arrivés progressivement à enjoliver leur récit, puisque le phénomène des boules rouges n'avait pas été mentionné de la même manière dans le rapport de M. Vantuyne. Cela ne prouve pas que par après, les gendarmes auraient ajouté des détails imaginaires. Je rappelle que M. von Montigny hésitait à parler du phénomène des boules rouges. Au moment de l'interview de 1989, j'avais l'impression que j'étais le premier enquêteur à qui cet aspect était dévoilé et moi aussi, j'étais surpris, mais M. Nicoll a confirmé cet aspect des observations. Il évoquait des analogies différentes, mais ceci n'était qu'un gage de récits indépendants. Demander d'admettre que les gendarmes nous ont bernés par des élucubrations mensongères me semble assez arrogant, pour ne pas dire plus.
(6) Des boules rouges ont été observées aussi à d'autres endroits en association avec des ovnis au cours de la vague belge, mais M. Van Utrecht n'y attache aucune importance, puisqu'il s'agit toujours d'objets volants non identifiés. D'après lui, un inexpliqué ne peut pas expliquer un autre. » C'est juste, mais avant d'expliquer quoi que ce soit, on doit au moins établir les faits dont il faudra rendre compte, sans escamoter ceux qu'on ne peut pas expliquer. Sans le dire explicitement, M. Van Utrecht part toujours du postulat qu'une origine extraterrestre du phénomène OVNI est impossible ! Il attribue donc les autres observations de boules rouges au cours de la vague belge à des « balles traçantes émises depuis des avions » ou des « lumières anti-collision rouges se reflétant sur le bord des ailes d'un avion ». A Henri-Chapelle, une boule rouge est descendue verticalement de l'OVNI, pour tourner à angle droit et partir horizontalement à une certaine hauteur du sol (VOB.1.38). Comment peut-on en rendre compte par des balles traçantes et des lumières anti-collision?
(7) J'ai insisté sur un point de méthodologie qui me semble absolument fondamental: « Une analyse objective doit envisager toutes les hypothèses, sans préjugés et sans exclusives. Ceci s'applique aussi à l'hypothèse extraterrestre. » M. Van Utrecht répond d'une manière cinglante: « Absurde! » Pourquoi? Parce qu'on doit « chercher une explication rationnelle... sans accepter d'emblée des ‘solutions’ surnaturelles ou extraterrestres. » Des êtres biologiques résultant d'une évolution sur d'autres planètes de notre Univers et des manifestations technologiques de civilisations beaucoup plus avancées que la nôtre se situent donc pour lui sur le même niveau que des miracles, des anges déchus ou du paranormal. Je ne défends pas cette voie et il me semble que de toute manière, ce n'est pas la formulation d'hypothèses qui est critiquable, mais l'absence d'une analyse logique et objective de leurs conséquences.
(8) M. Van Utrecht essaye encore toujours (le 17 juin 1997) de combiner l'hypothèse de Vénus avec une inversion de température. S'il y avait une couche d'inversion, elle se trouvait probablement à une altitude d'environ 500 m, puisqu'elle devait se trouver au bord supérieur de la couche limite (VOB.1. 382). Sachant maintenant que la réfraction anormale où des rayons sont déviés vers le bas, exigerait que les témoins se trouvent pratiquement à la même hauteur, M. Van Utrecht signale que les gendarmes se trouvaient à une altitude de 280 m. Si les témoins avaient seulement vu Vénus, ils auraient alors dû voir deux images superposées (figure 6) Ceci n'a pas été signalé. Cela n'aurait duré que peu de temps et de toute façon, cela et n'a rien à voir avec le phénomène des boules rouges.
D'après M. Van Utrecht, le phénomène des boules rouges pourrait résulter d'une « couche d'inversion qui se déplaçait vers les témoins en ondulant et reflétait périodiquement la lumière de Vénus, en créant des points ou traits de lumière des deux cotés de la planète. » On dirait qu'il n'écoute pas ce qu'on lui dit. On devrait alors voir une trace verticale plus ou moins élargie au-dessus de Vénus. M. Van Utrecht reconnaît qu'en parlant de rayons, il avait seulement pensé au début à un effet semblable à celui que produit « le soleil qui, caché par un nuage, émet une couronne lumineuse autour du dit nuage. » Les rayons sont alors produits par des échancrures de l'obstacle, mais il n'y avait pas de nuages et les deux faisceaux étaient horizontaux.
Figure 6: L'hypothèse de Vénus et l'hypothèse d'un mirage impliquent deux lumières superposées.
(9) Il est indiscutable que dans certains cas, des astres ont été pris pour des ovnis, parce qu'ils présentaient des caractéristiques inhabituelles. M. Van Utrecht fournit deux exemples pour la même époque. Ils proviennent d'articles de journaux (publiés en Allemagne et venant probablement de Werner Walter), dont l'objectif était de dénigrer le phénomène OVNI. Il s'agissait de Saturne (le 17 novembre 1989) et de Sirius (le 6 décembre 1989), mais pas de Vénus.
J'avais rappelé dans ma lettre du 8 avril que sur le cimetière de Bütgenbach, deux témoins ont vu un objet qui produisait également des rayons et d'autres effets lumineux très impressionnants (VOB.1.32). M. Van Utrecht affirme froidement que c'était « fort probablement une étoile ou une planète ». Cela tombe mal, puisque j'ai longuement interrogé ce témoin et conservé l'enregistrement. Il suffit de l'entendre pour qu'il soit évident (si l'on n'est pas systématiquement de mauvaise foi) qu'une confusion avec un corps astronomique est totalement exclue. Je me suis même rendu une seconde fois à cet endroit, pour voir le cimetière et l'arbre au-dessus duquel cet ovni est apparu. Nous pourrions y retourner, pour déterminer la direction d'observation et tester l'hypothèse astronomique!
Le journaliste Jan Hertoghs a rapporté les mêmes faits (HUMO, le 4 janvier 1990). Son récit ne justifie pas non plus ce que M. Van Utrecht souhaiterait bien. Il affirme qu'il a été « abusivement mentionné » que cela aurait eu lieu le 29 novembre 1989. Mon rapport était consacré aux événements de ce jour, mais j'avais bien précisé que cette observation avait été faite au cours de la soirée précédente.
(10) Il serait certainement souhaitable de trouver d'autres témoins du « spectacle » au-dessus de la Gileppe. M. Van Utrecht a scruté les témoignages connus et il a trouvé deux cas où les témoins n'ont pas vu ce spectacle, bien qu'à son avis, ils auraient dû le voir. Il en conclut: « Peut-être plus important que ce que certains témoins ont vu est ce que d'autres témoins n'ont pas vu », puisque cela suggère qu'il n'y avait rien à voir. Examinons ses trouvailles de plus près.
Le premier cas est celui d'un automobiliste qui roule le 29 novembre 1989, vers 19 h, du village de Foyir vers Jalhay (Inforespace, juin 1990). Ce témoin aperçoit à sa droite un objet volant au raz des arbres. Le conducteur ralentit très fortement et sur environ 2 km, il continue à observer cet objet. Celui-ci est immobile par rapport aux arbres et possède trois panneaux verticaux, éclairés d'un blanc jaunâtre comme des baies vitrées. La distance est estimée à moins de 1 km. M. Van Utrecht pense que « les chances sont grandes » qu'il s'agissait de « l'autre objet » que les gendarmes ont vu monter rapidement, vers 18h45. Il a vérifié sur une carte (IGN, 43/5-6) que la tour de la Gileppe était située entre 3 et 3,5 km et qu'elle n'était pas cachée par des éléments du terrain. Il pense dès lors que ce témoin aurait pu voir un objet lumineux au-dessus de la tour de la Gileppe. Il ne signale pas que celle-ci se trouvait dans la direction opposée de l'objet que le témoin suivait des yeux, latéralement. Même quand il regardait la route devant lui, il ne voyait pas la tour, puisque l'écart par rapport à celle-ci était de l'ordre de 100°.
Le second récit est celui de monsieur Roland L. que j'avais présenté succinctement (VOB.1.32). Je profite de l'occasion pour donner plus de détails, en me basant sur le rapport d'enquête et la carte IGN 43/5-6. Monsieur L. est un indépendant, âgé de 57 ans. Le soir du 29 novembre 1989, il roule de Polleur à Jalhay. Il est seul au volant d'une camionnette VW. Entre 18h30 et 18h45, il a dépassé Jehanster et s'approche du lieu-dit Vervifontaine. Son attention est alors attirée par une luminosité qui se trouve assez haut dans le ciel, à sa droite. L'élévation est d'environ 75° et la distance est estimée à 500 m. Regardant plus attentivement à travers le pare-brise de sa voiture, Monsieur L. discerne trois puissants phares blancs, disposés en triangle. Il ne peut pas s'arrêter, puisque la route est étroite, avec une voiture devant lui et une autre derrière lui, mais il constate que les trois lumières sont disposées aux coins d'un grand triangle isocèle, progressant très lentement. C'est une structure très foncée qui se détache bien du ciel, encore plus noir. Les bords sont très nets. Vu d'en bas, c'est une plate-forme peu épaisse. L'objet avance horizontalement, mais à faible vitesse à côté de lui, vers le barrage de la Gileppe.
Le témoin a précisé que la pointe avant du triangle était légèrement relevée et que la vitesse était constante, mais nettement plus faible que celle d'un hélicoptère. Monsieur L. n'a pas perçu de bruit dépassant celui de sa voiture. Les trois phares étaient dirigés vers le sol. Ces lumières étaient très blanches. Au centre du triangle, il y avait un feu clignotant nettement plus petit et beaucoup plus faible. L'objet était grand, car quand il se trouvait presque au-dessus du témoin, sa dimension apparente était comparable à trois fois celle de la pleine Lune! L'observation n'a pas duré plus d'une minute, mais le témoin déclara qu'il était « extrêmement sceptique » vis-à-vis de l'hypothèse extraterrestre et resta persuadé que cela devait être un engin militaire secret.
Puisqu'il roulait vers la tour de la Gileppe, située à environ 4,5 km, M. Van Utrecht affirme qu'il « aurait dû voir » ce qui s'y passait. Il aurait pu scruter le ciel près de l'horizon, à plus de 4 km devant lui, mais il ne devait pas le faire nécessairement, puisqu'il pouvait être préoccupé par ce qu'il venait de voir et puisqu'il devait faire attention au trafic. Les autres automobilistes, roulant devant et derrière lui, n'ont même pas signalé la présence du grand objet éclairé, pourtant tout proche. Ou bien, ils ne l'ont pas remarqué, ou bien, ils n'ont pas voulu se faire connaître. Je ne vois pas bien comment on peut évaluer la probabilité de perception d'un phénomène anormal et donc pas non plus comment on peut affirmer que tel témoin aurait dû voir ce qu'il n'a pas vu. Notons encore que le phénomène des boules rouges ne se présentait pas pour monsieur L. de manière transversale, comme c'était le cas pour les gendarmes.
Conclusions
J'ai dû constater aussi, avec regret, que M. Van Utrecht termine ses « commentaires » en parlant de « la hantise d'une intervention extraterrestre » et « d'une fièvre OVNI persistante » qu'ils décèlent chez certains. Si l'on en juge d'après les réponses de messieurs Bonabot et Van Utrecht, on aboutit inévitablement à la conclusion que cette tentative de dialogue a été un échec. Le temps et l'effort que j'y ai consacrés, la bonne volonté et l'écoute semblent avoir été inutiles. J'estime cependant que nous devons regarder au-delà du résultat immédiat. Il y a eu, au moins, un vrai débat et à une exception près, il s'est déroulé avec civilité. Nous avons tous appris quelque chose et la nouvelle étude de ce cas l'a finalement renforcé. Au cours de la longue période des discussions, nous avons surtout eu l'occasion de nous rendre compte des causes profondes de certaines dissensions. Nous pouvons espérer que cela nous aidera tous, dans la suite.
Au fond, il existe un malentendu quant au sens qu'il convient de donner au mot « recherche ». Pour certains, il s'agit de la recherche de la vérité, quelle qu'elle soit. Pour d'autres, c'est la recherche d'arguments pour défendre une idée préconçue. Ce sont deux conceptions opposées. Une étude valable du phénomène OVNI ne peut se faire que si l'on se détache de toute croyance, aussi bien dans un sens que dans l'autre. Il est donc nécessaire de formuler différentes hypothèses, en restant conscient du fait que les incertitudes peuvent seulement être réduites par un travail patient et rigoureux. Il faut continuer à accumuler des données et essayer de comprendre les faits observés, en utilisant des méthodes de type scientifique.
Si nous voulons vraiment faire avancer l'étude du phénomène OVNI, nous devons concentrer nos efforts sur ce qui peut être le plus révélateur. Il faut donc dégager les caractéristiques du phénomène qui ont été observées dans de nombreux cas, sans idées préconçues quant à la nature et l'origine du phénomène. Ensuite, nous devons imaginer ce qui pourrait se cacher derrière les apparences, formuler des hypothèses et voir ce qui en découle, pour le confronter à d'autres observations. Cela me semble possible, si l'on est prêt à le faire!
4. Informations complémentaires
L'évolution du dialogue
M. Bonabot m'a téléphoné dès la réception de mon rapport du 5 juillet. Il me disait qu'il était désolé de m'avoir blessé en me qualifiant de malhonnête. Il l'a confirmé dans sa lettre du 11 juillet 1997: « Au professeur Auguste Meessen j'adresse ici ouvertement mes excuses pour les mots accablants qui ont été mentionnés en page 10 du Bulletin de GESAG de mars 1997... Cette vive critique ne se justifiait pas à l'égard d'un scientifique qui a le courage et l'amabilité de partager ses recherches avec des ufologues. Aussi je répéterai mes excuses dans le prochain Bulletin du GESAG, en début de la publication. » Pour ma part, j'exprime mon respect pour ce geste qui grandit son auteur, mais je ne sais pas si la promesse a été tenue.
Dans sa lettre, M. Bonabot résumait la conclusion qu'il avait tirée du débat contradictoire en ces termes: il y a eu « un phénomène extraordinaire, non naturel, au-dessus de la Gileppe », en même temps que « la présence de Vénus ». Quand je lui ai téléphoné au début de septembre, il a ajouté que l'attention des gendarmes a pu être captée par ce qu'ils voulaient regarder, comme c'est le cas quand on voit une personne dans une foule? Ici le message semble être passé.
Je n'ai pas pu atteindre M. Vanbrabant, mais nous savons que ses jugements sont devenus progressivement plus nuancés. Il a déjà indiqué que l'hypothèse de Vénus était pour lui une « question » qu'il se posait et à laquelle il me demandait de répondre. J'ai essayé de le faire le mieux possible. Par contre, quand j'ai téléphoné à M. Van Utrecht pour savoir s'il y avait d'autres éléments que je devrais ajouter dans ce texte-ci, il ne m'a pas donné l'impression d'avoir changé d'avis. Je le constate simplement, puisque mon rôle se limite à l'examen du problème, en fournissant toutes les informations et clarifications nécessaires pour que chacun puisse en tirer lui-même les conclusions appropriées. La responsabilité de chacun est engagée à titre personnel, mais maintenant, en connaissance de cause.
M. Van Utrecht m'a cependant fait parvenir une copie de l'article où il exposait l'hypothèse de Vénus (The Belgian 1989-1990 UFO Wave, in UFO 1947-1997 Fifty years of Flying Saucers, H. Evans and D. Stacy (editors), Fortean Times, John Brown Publ. London, 1997). Nous en avons reparlé et je lui ai fait part de ce que j'y trouvais positif et négatif. Puisque ce document concerne le problème qui nous préoccupe, il est utile de l'analyser et d'en extraire des informations complémentaires.
Une autre présentation de la vague belge
La description que M. Van Utrecht en donne fournit une image composite, où je trouve cependant deux tendances générales. D'une part, M. Van Utrecht présente la vague, en diminuant très nettement son importance. On n'en sera pas étonné, puisque l'auteur ne voulait sans doute pas fournir des arguments qui pourraient être favorables à l'hypothèse extraterrestre, mais cette image déformée n'est pas représentative de ce qui s'est réellement passé. D'autre part, M. Van Utrecht fait état de différentes tentatives d'explications conventionnelles, mais il reconnaît honnêtement qu'il n'en a pas trouvé qui soit convaincante.
La seule observation qui est un peu détaillée est justement celle des gendarmes von Montigny et Nicoll, le 29 novembre 1989. Le compte rendu comporte cependant une série d'erreurs. L'objet aurait été découvert en mouvement et non pas en position stationnaire. Les témoins auraient seulement pu discerner que c'était « une masse solide foncée, ayant la forme d'un triangle isocèle » au moment où l'objet les survolait. La ville d'Eupen est réduite à un village. Les gendarmes y auraient téléphoné eux-mêmes pour obtenir des renseignements des militaires et ils auraient décidé de rouler « vers un endroit, où ils étaient sûrs d'avoir une vue panoramique dégagée », au lieu de revenir simplement sur la route de crête, pour reprendre la poursuite. Ils auraient revu l'objet en arrivant à l'endroit visé et non pas en cours de route. L'objet aurait « semblé » être stationnaire et « d'après une des premières interviews », les gendarmes auraient eu « l'impression floue (unclear) que de temps en temps (every now and then), il y avait des faisceaux de lumière, sortant très rapidement des côtés. »
Ce dernier point demande quelques explications. M. Van Utrecht se réfère à l'interview que les gendarmes ont accordé le 9 décembre 1989 à une série de journalistes, venus à la caserne d'Eupen. Un rapport en avait été établi par Patrick Vantuyne pour l'association Pro-Seeti. Il signale dans ce rapport que les conditions de l'interview étaient difficiles, puisque les journalistes posaient leurs questions de manière chaotique (deze verklaring gebeurde zeer verward daar toenertijds in de kazerne persmensen... zorgden voor een soort chaos van vragen blijkbaar zonder enige logica). La phase de la découverte n'apparaît pas du tout dans ce rapport, mais l'objet aurait apparemment survolé les gendarmes. Il est explicitement mentionné, par contre, que les gendarmes ont fait plusieurs courts arrêts pour observer le phénomène avant d'atteindre la hauteur de Kortenbach. Ils y sont arrivés vers 18h30 et ils y ont constaté que le phénomène se tenait immobile, juste au-dessus de la tour (stil... en pal boven een verlichte uitkijktoren).
Le phénomène des boules rouges est esquissé de la manière suivante: « En le regardant, ils avaient tous les deux l'impression, bien qu'elle fut imprécise, que des faisceaux de lumière sortaient parfois très vite des côtés du phénomène, dans toutes les directions. » La lettre initiale de M. Vanbrabant (du 17 décembre) et la dernière lettre de M. Van Utrecht (du 17 juin) citent ce passage, où le terme « toutes les directions » a été pris à la lettre. Cela explique que M. Van Utrecht ait pu penser à des rayons divergents, comme pour le soleil derrière un nuage.
J'ai reçu le rapport de M. Vantuyne quelques jours après la réunion du 22 février. Il signalait qu'ils avaient « évidemment » voulu dire (à Pro-Seeti) que les rayons s'écartaient latéralement. Ils ont ajouté dans « toutes les directions » parce qu'ils estimaient que les gendarmes pouvaient difficilement voir dans quelles directions les rayons partaient, étant donné que la source se trouvait pratiquement à la hauteur des yeux des témoins. Ma première interview de M. von Montigny montre que j'ai également pensé à cette possibilité. Maintenant, je pense cependant que les « boules rouges » aux extrémités des faisceaux permettaient d'avoir une assez bonne perception de la direction suivie. Le 9 décembre, les gendarmes ont évidemment pu parler d'une « impression imprécise » au sujet des rayons, puisqu'ils ne savaient pas ce que c'était et ils ne voulaient pas en dire davantage. Ma première interview a fourni déjà beaucoup plus de détails et révélé les causes de leurs réticences.
Revenons à la publication de M. Van Utrecht. Pour accréditer l'hypothèse d'un ULM que des « chercheurs sceptiques par rapport à l'interprétation extraterrestre » ont avancée, il signale que « d'autres témoins... ont mentionné un son particulier, qui leur rappelait celui d'un ventilateur. » Cela s'applique à certaines observations du 29 novembre 1989, mais n'est pas une caractéristique générale. Au contraire, c'est la diversité des formes et des comportements des ovnis observés, ainsi que leur capacité de faire du « sur place » en l'air qui aurait dû être relevée. Le nombre et la qualité des observations rapprochées n'apparaissent pas non plus dans l'article de M. Van Utrecht, chargé de présenter la vague belge.
Il suggère même que les enquêtes ont été menées de manière superficielle, puisqu'il écrit au début de l'article que « c'était seulement en 1996, qu'un chercheur indépendant a découvert que la planète Vénus se trouvait exactement à l'endroit (exactly at the spot) où les gendarmes avaient situé la brillante boule de lumière... En outre, le ciel était parfaitement clair pendant cette soirée et les témoins n'ont pas mentionné une seconde lumière intense près de l'OVNI. Ces circonstances rendent très vraisemblable (likely) qu'en fait, Vénus était responsable de cette phase des observations. » L'auteur ajoute: « Quant à l'impression floue de faisceaux de lumière sortant des côtés... cela pouvait résulter des effets atmosphériques bien connus qui se produisent quand des sources de lumière sont observées bas sur l'horizon. » Etant donné que les gendarmes ont vu surgir un « autre objet » quand ils observaient la lumière au-dessus de la tour, M. Van Utrecht associe ce fait à la construction suivante: « Si l'interprétation par Vénus est correcte, il n'y a plus aucune raison pour croire qu'il y avait plus d'un seul objet non identifié dans les cieux de la Belgique au cours de cette soirée. » Tout ce qui s'est passé le 29 novembre 1989 est balayé du même coup, sans que les faits observés (VOB.1.11-49) le justifient.
Le reste de la vague est traité d'une manière tout aussi tendancieuse. Nous apprenons par exemple qu'au cours de la nuit du 11 au 12 décembre 1989, « de nombreuses personnes de la région de Liège et Namur se sont étonnés d'un mystérieux assemblage illuminé qui glissait au-dessus de leurs maisons... Un homme réveillé par un bruit de pulsations, vit un objet ovoïde qui semblait s'être empêtré dans un sapin... La description de l'objet inconnu suggère fortement qu'une sorte de ballon motorisé a eu des problèmes techniques (got into trouble) pendant cette nuit. » D'après Wim Van Utrecht, ceci expliquerait toutes les autres observations de cette soirée, mais il reconnaît au moins que « personne ne s'est jamais présenté pour assumer la responsabilité d'un tel incident. » Il est très instructif de relire le rapport de la SOBEPS à cet égard (VOB.1.82-113). Ces divergences devraient intéresser les sociologues, psychologues et historiens.
L'auteur présente aussi les observations radar des F-16 et les deux photos remarquables de la vague suivant sa propre philosophie. Il signale l'existence d'un « monsieur K » qui dispose d'un ballon, muni d'une camera et de petites hélices. Celui-ci aurait contacté la Force Aérienne Belge pour « vendre la solution du problème des ovnis » contre une forte somme d'argent, de l'ordre d'un million de dollars US. M. Van Utrecht écrit: « tout cela fait de K un bon candidat pour expliquer la vague belge des observations d'OVNI », mais « nous n'avons pu trouver aucune preuve décisive que K était effectivement impliqué. Ce qui est plus grave (worse), c'est que K nie maintenant d'avoir fait voler son plus léger que l'air à l'extérieur. » C'est donc cela qu'il trouve regrettable. Pour ma part, je m'étonne surtout du fait que les éditeurs du livre consacré à l'ufologie de 1947 à 1997 n'ont pas trouvé nécessaire de rendre compte de la vague belge en s'adressant à ceux qui ont fait les enquêtes et la connaissent bien.
M. Van Utrecht cherche évidemment à expliquer le phénomène OVNI sans hypothèse extraterrestre. C'est son droit et ce serait même utile, s'il n'y avait pas de distorsion des faits et une désinformation qui s'en suit. Il reconnaît pourtant qu'il n'a pas trouvé d'explication conventionnelle et je tiens à le souligner ce fait. Il est significatif, puisqu'il en a cherché avec beaucoup d'assiduité et puisque d'autres « sceptiques » n'ont même pas cette honnêteté là. Cela me rappelle aussi le discours de Millikan quand il a reçu le prix Nobel en 1921, pour ses travaux sur l'effet photoélectrique. Il disait: « J'ai passé dix années de ma vie à tester cette équation d'Einstein de 1905 et - contrairement à mon attente - j'ai été obligé en 1915 d'en admettre la vérification expérimentale inambigüe. » Les efforts des « sceptiques » pour s'opposer à l'acceptation du phénomène ovni tel qu’il est et à une étude où l'hypothèse extraterrestre n’est pas exclue, peuvent aboutir finalement à un renforcement de la thèse qu'ils combattent. Au départ, je voulais seulement vérifier si l'hypothèse de Vénus était acceptable ou non pour rendre compte d'une observation particulière, mais maintenant, je livre un problème plus vaste à votre réflexion.